Ces témoignages avaient été recueillis par une classe de CM2
auprès des personnes suivantes, anciens élèves de Jean Jaurès dans les années
50, que nous remercions : M. Goursolle, M. Belleil, M. Moris, Mme Le Junter.
Le matériel
Il n'y avait pas de brosses, le maître essuyait le tableau avec un chiffon.
A l'école Jean Jaurès nous avons eu les premiers tableaux verts de France !
Les élèves utilisaient des trousses à compartiments et non des trousses fourre-tout comme maintenant. Elles contenaient principalement le porte-plume, le crayon de bois, la gomme, la règle et les crayons de couleur.
Il y avait un cahier de français, un cahier de maths et un cahier d'histoire et de morale, mais aussi des livres dans toutes les matières et les cartables étaient très lourd.
Tout le matériel était fourni par l'école
On écrivait à la plume " sergent major " et à l'encre violette.
On était habillé en short et en blouse grise, la même pour tous.

Les activités de la classe
Il était interdit d'écrire avec un stylo à bille car il était impossible de faire les pleins et les déliés avec cet instrument.
On n'élevait pas d'animaux en classe mais on en ramenait pour les sciences. Moi je rapportais des grenouilles ça faisait rire tout le monde.
En histoire, chaque leçon tenait sur une page de livre. Il fallait apprendre le résumé par cœur puis faire les exercices sur la leçon du jour.
En math, il fallait avant tout apprendre par cœur les tables d'additions et de multiplications.
Les contrôles étaient appelés " compositions ". Il y en avait tous les mois. Elles donnaient lieu à un classement élève par élève.
La morale, c'était en fait surtout une discussion entre l'instituteur et les élèves, mais je n'y faisais pas trop attention.
Les travaux en groupes étaient très rares. Les tables étaient disposées en grandes lignes, mais en U ce n'est pas plus mal, au moins tout le monde se voit(allusion à la classe qui a recueilli le témoignage).
Les classes les plus nombreuses que j'ai vues étaient de 35 élèves. On avait beaucoup plus de devoirs à faire le soir que maintenant : 2-3 leçons à apprendre chaque soir, des choses à recopier, des problèmes à faire.
L'emploi du temps
Les horaires étaient de 9 h 00 à 12 h 00 le matin et de 14 h 00 à 17 h 00 l'après-midi. Il y avait une récréation de 15 à 20 mn à 10 h 15 et à 15 h 15. Les grandes vacances étaient du 14 juillet au premier octobre, les vacances de Noël du 24 décembre au 3 janvier. Il y avait également 15 jours de vacances en février, et 15 jours à Pâques. Les vacances de la Toussaint étaient variables d'une année sur l'autre. Les jours sans école étaient le jeudi et le dimanche.

Texte officiel en vigueur dans les années 50 concernant les horaires
d'enseignement
L'emploi du temps de la classe de CM2 de M. Hauyé en
1963
(Collection Classe des Années 50, Ecole Jean Jaurès)
(Collection Classe des Années 50, Ecole Jean Jaurès)
La discipline, les punitions
L'entrée en classe se faisait au coup de sifflet. Il fallait alors tout de suite se mettre en rangs classe par classe. Il fallait se lever lorsque le directeur rentrait dans la classe. Quand il y avait de la triche, les deux élèves avaient zéro. Si un élève faisait des taches ou des " pâtés d'encre ", il avait généralement 100 lignes à copier. On recevait aussi des coups de règle, mais cela n'empêchait pas qu'il y avait des insolents malgré tout. J'aimais et je respectais mes instituteurs, car ils se donnaient à tous les élèves. J'avais des punitions quand j'en méritais, c'est à dire pas beaucoup : environ deux fois par jour. J'ai également eu droit au bonnet d'âne, mais il avait vraiment deux belles oreilles. Les élèves étaient en fait aussi dissipés que maintenant, sauf que c'était plus caché et beaucoup moins voyant. En fait nous avions le droit de chuchoter, mais à condition de ne pas se faire prendre. Lorsqu'on arrivait en retard, l'instituteur nous mettait dans le couloir et quand le directeur y passait, il nous donnait des lignes à copier. Ma mère était directrice d'école, je n'avais donc pas besoin de dire mes notes, elle était déjà au courant quand j'arrivais. Si elles étaient bonnes j'avais un dessert, si elles étaient mauvaises j'avais une paire de baffes. Une fois, un arbre avait été tronçonné dans la cour et il fallait enlever la racine. Ils ont fait tirer tous les élèves sur une corde pour sortir la racine mais la corde a cassé quatre fois et à chaque fois on s'est fait disputer car on ne faisait pas attention au matériel. N'empêche, ils ont fini par faire venir un bull dozer.
Les bêtises
Une consistait à mettre une craie dans l'encrier du voisin. Ça voûtait la plume, ce qui donnait immanquablement de gros pâtés sur la feuille. 100 lignes.
Pour l'hiver nous avions des chaussons en feutre. C'était l'idéal pour les glissades sur le carrelage. Je me suis pris la tête la première dans un arbre la veille du certificat d'études et j'ai perdu la vue pendant 1 h 30. J'ai donc passé le certificat d'étude au lit et de ce fait je ne l'ai donc pas eu !
Les jeux dans la cour
Les jeux que nous pratiquions dans la cour : billes, boulets, saute-moutons, grimper aux arbres (mais c'était interdit), balançoire humaine. Les instituteurs surveillaient la cour en fumant leur cigarette. Certains fumaient même dans les classes. Le seul sport que je me souviens avoir pratiqué à l'école, c'était le basket. Après les vacances j'étais toujours content de reprendre l'école.
La cour de l'école Jean Jaurès
dans les années 50.
Cet article est issu du
"CD ROM du cinquantenaire", réalisé en 2001-2002 par les élèves et
les professeurs de l'école, et coordonné en particulier par :
- Jean-Claude Lebeau, maître formateur
- Christine Hauray, conseillère pédagogique
- Michel Mahé, directeur de l'école Jean Jaurès 1
- Jean-Claude Lebeau, maître formateur
- Christine Hauray, conseillère pédagogique
- Michel Mahé, directeur de l'école Jean Jaurès 1
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire