vendredi 27 novembre 2015

L'école dans les années 50- l'enquête des élèves




Trois classes de l'école ont enquêté auprès des parents et des grands-parents pour savoir à quoi ressemblait la vie d'un écolier vers 1950. Voici les réponses qu'ils ont obtenues :
Enquête des CE1 et des CM1

En 1950, les papas et les mamans des élèves de la classe n'étaient pas nés. Les grands-parents, eux, étaient nés.

Les grands-parents allaient à l'école : soit en maternelle, en classe primaire, en collège et même au travail pour certains.

On allait à l'école à pied, en vélo, en bus et aussi en charrette.

Les élèves écrivaient avec un porte-plume. Ils portaient une blouse en classe, elles étaient souvent grises, noires ou imprimées pour les filles. Les garçons portaient le plus souvent des "culottes courtes". Les maîtres et les maîtresses portaient eux aussi une blouse pour travailler.

Il n'y avait pas de photocopieur. Les classes étaient chauffées avec un poêle à bois ou à charbon. Les écoles les plus modernes avaient le chauffage central.

Les garçons et les filles n'étaient pas dans la même classe sauf en maternelle. Pendant les récréations, on jouait au ballon, aux billes, à la marelle, à la balle au mur, à la corde à sauter, à chat perché, au loup et aux osselets. Le midi, les élèves apportaient leur repas dans une gamelle et ils le mangeaient dans la classe sauf en ville où existait parfois une vraie cantine.

Des garçons...

... et des filles

(collection classe des années 50 - Ecole Jean Jaurès St Nazaire)


Enquête des CP : les jeux dans la cour
1) Est-ce que vous jouiez au loup ?
2) Est-ce que vous jouiez au loup-ballon ?
3) Est-ce que vous jouiez au foot ?
4) Est-ce que vous jouiez aux avions en papier dans la cour, oui ou non ?
5) Est-ce que vous jouiez au loup glacé ?
6) Est-ce que vous jouiez à cache-cache ?
7) Avez-vous joué au papa et à la maman ?
8) Est-ce que vous jouiez à la corde à sauter ?
9) Avez-vous joué à la marelle ?
10) Est-ce que vous jouiez au basket ?




gauche : répétition des mouvements d'ensemble pour
la Fête des Ecoles, cour de l'école élémentaire.
A droite : une vue de la cour de l'école maternelle


Voici les synthèses des réponses obtenues :

La plupart des jeux existaient déjà il y a 50 ans. Les enfants jouaient beaucoup à cache-cache, au loup. Seuls les garçons jouaient au foot. Les filles jouaient à la corde à sauter. Tous les enfants (sans exception) jouaient à la marelle. Le loup ballon et le loup glacé n'existaient pas. La balle au prisonnier existait. Quelques enfants jouaient au basket. Les enfants ne pouvaient pas jouer entre garçons et filles à la récréation puisqu'il y avait des écoles de filles et de garçons.

A gauche : les osselets, un jeu aujourd'hui disparu des cours d'école
A droite : la marelle, un jeu qui semble intemporel.

 La morale

Nous avons retrouvé dans l’école des cahiers d’élèves nés en 1951, 1952, 1953. Dans leurs cahiers il y a chaque jour une phrase écrite dans la matière qui s’appelait « Morale » .
Voici ce qui est écrit :

- Au travail ! Il n’y a que cela qui amuse.
- Une qualité à laquelle je tiens : l’exactitude.
- Je salue respectueusement tous les maîtres.
- Pour respecter la tranquillité des autres, j’évite de faire du bruit.
- Je n’aime pas attendre, je ne fais pas attendre les autres.
- Je n’aime pas que l’on se moque de moi, je ne me moque pas des autres.
- La paix est le plus grand des bonheurs.
- Ne rien faire, c’est déjà faire mal.
- Je fais ce qui est bien sans espoir de récompense.
- Je m’efforcerai d’être un enfant poli.
- Je suis un bon camarade.
- Je suis toujours ponctuel, poli, propre, soigné et appliqué.
- Celui qui instruit est un second père.
- Je prends la défense de mes camarades attaqués.
- Les amitiés nées à l’école éclairent la vie.
- C’est moi le premier qui tend la main à Paul avec qui je suis brouillé depuis quelques jours.
- Je suis grand, je dois aider mes parents.
- Je protège les plus petits que moi contre les dangers qui peuvent les menacer.
- Sans propreté, pas de beauté.
- Eau froide, savon, air pur, voilà les meilleurs médecins.
- Soyons toujours joyeux.





Cet article est issu du "CD ROM du cinquantenaire", réalisé en 2001-2002 par les élèves et les professeurs de l'école, et coordonné en particulier par :
- Jean-Claude Lebeau, maître formateur
- Christine Hauray, conseillère pédagogique
- Michel Mahé, directeur de l'école Jean Jaurès 1

La reconstruction de Saint-Nazaire


Une ville fantôme

Les premières personnes qui pénètrent dans les ruines de St-Nazaire le 11 mai 1945 font toutes le même constat : la ville est presque entièrement rasée. La plupart des bâtiments communaux principaux sont détruits (hôtel de ville, musée, hôpital, bains douches, caserne des pompiers, dispensaire, commissariat de police, salle des fêtes, bourse du travail, église St Gohard, etc. Il faut ajouter à cette liste la sous-préfecture, l'hôtel des postes, la chambre de commerce, la caisse d'épargne, la caserne des douanes, le bureau des ponts et chaussées. La gare, le palais de justice, l'abattoir, la prison, le parc des sports, le vélodrome sont gravement endommagés. Seuls la caserne, la prison, l'usine du service d'eau, le marché, le foyer de Penhoët sont épargnés. La plupart des écoles, le collège sont détruits, hormis les écoles de Méan, Penhoët, le groupe scolaire de Plaisance et l'école du petit caporal.

 
L'ancien hôpital était situé en face de l'entrée de l'actuelle école maternelle Jean Jaurès.


L'ancien palais de justice ne fut pas restauré mais entièrement rasé avant d'être reconstruit.


50% des maisons sont détruites, les autres irréparables pour la plupart et seules 15% pourront être remises en état. Sur 8000 maisons recensées avant guerre, seules une centaine sont intactes. Quant à la population civile, elle a payé un lourd tribut au cours des différents bombardements : 479 morts et 576 blessés entre 1940 et 1943. La ville est d 'ailleurs évacuée de février 43 jusqu'à la fin du conflit. Le port a subi beaucoup de dommages, mais le gros œuvre est peu endommagé et on peut espérer une remise en état rapide des installations (le premier "liberty ship " entrera dans le port le 15 août 1945) Les chantiers navals et aéronautiques sont presque entièrement détruits, leur remise en état occupera très rapidement de nombreux ouvriers "réfugiés " dans les communes avoisinantes et se déplaçant chaque jour (la ville est encore, pour raisons de sécurité, interdite à la population). Les problèmes colossaux de la reconstruction de la ville s'articuleront autour de 3 axes majeurs :
- Mettre en route les travaux de déblaiement ;
- Permettre la remise en route des chantiers ;
- Permettre la réouverture et le fonctionnement du port.


 
Une vision d'apocalypse...


L'administration municipale se réunit dès le 9 juin dans les ruines de l'ancien hôtel de ville, et s'attelle à regrouper les services municipaux, dispersés durant le conflit, dans la ville où dans des lieux proches (Pornichet).
Une annexe municipale est installée dans la partie encore debout de l'ancienne école Jean Jaurès.


François Blancho ouvre la séance du premier conseil municipal d'après la libération,
devant les ruines de l'hôtel de ville de Saint Nazaire, mai 1945

Déminage, déblayage
Avant d'envisager le déblaiement de la ville, le déminage s'impose (300 000 mines ont été posées dans le département).
Puis, les opérations de déblaiement commencent. Elles vont durer un an et seront officiellement terminées en juin 1946, employant en novembre 1945 plus de 4600 personnes. Les déblais sont transportés au grand marais, l'actuel parc paysager. Le déblaiement donnera lieu à plusieurs scandales, dont une énorme fraude en matière de cubage transporté, avec des pointages multiples ce qui fait qu'un tombereau de déblais tiré par un cheval pouvait atteindre la vitesse de 72km/h par exemple et qu'un ouvrier pouvait déblayer 40m3 par jour !
Mesures provisoires
La reconstruction proprement dite peut alors commencer, mais avant de reconstruire en "dur", il faut accueillir de nouveau dans la ville tous les citadins disséminés aux alentours. On construit donc dès 1946 une ville provisoire, en baraquements, avec ses habitations, ses commerces et ses services publics (ce provisoire durera malheureusement longtemps, les dernières cités disparaissant au début des années 70). On comptera en 1954 jusqu'à 2100 logements provisoires.



 A gauche : bungalows à l'emplacement actuel du Centre Commercial Ruban Bleu, 1947.
A droite : la place Carnot (actuelle Place des Quat'z'horloges) en 1950.


Le plan de reconstruction

Le plan de reconstruction lui-même, imaginé dès 1943 par l'architecte Lemaresquier, est approuvé début 1948 par le conseil municipal. Il prévoit le déplacement de l'ancien axe commercial de la ville (la rue Henri Gautier) d'environ 500 m vers le nord Ouest (ce sera la future avenue de la République), afin de donner au port un "ballon d'oxygène " qui contribuera à son développement (c'est ce qu'on espère en 1945). La gare doit être déplacée, on parle également d'un port de pêche à l'emplacement du petit Maroc, ainsi que de la disparition du quartier de penhoët pour l'extension du port et des bassins. La ville prend donc le parti, avec l'assentiment de tous les élus, de "tourner le dos" à son port. Finalement, cette vaste zone entre ville et port ne sera reconquise que bien des années plus tard : c'est le projet ville port.


Un article de journal communique le plan de construction des nouvelles écoles à Saint-Nazaire. Les chiffres d'effectifs énormes donnent une idée du nombre d'enfants à scolariser dans une ville en ruines en plein baby-boom : une gageure pour la municipalité.


Le parti pris architectural est résolument moderne : de vastes artères se croisant à angle droit, des constructions d'immeubles d'avant garde. Petit à petit, au fur et à mesure que le remembrement progresse, îlot par îlot, la ville se reconstruit. Seuls, quelques immeubles et édifices anciens sont conservés. Il faut également remettre en état l'ensemble de la voirie, le réseau d'égouts, celui d'adduction d'eau, le réseau électrique et celui de l'éclairage public qui ont tous énormément souffert.
Quant à la base sous-marine, bien que plusieurs projets la concernant soient élaborés (dont celui d'une gare maritime), elle gardera en définitive l'aspect que nous lui avons connu jusqu'à la fin du XXème siècle et le projet ville-port.
Un fantastique terrain de jeu

Les immeubles réparables étant très rapidement remis en état, on commence dès 1947 la reconstruction de logements neufs, avec les difficultés qui ne manquent pas d'apparaître, en particulier la pénurie de matières premières, ciment, parpaings, etc… Pendant quelques années, St Nazaire offrira l'image d'un vaste chantier, avec des rues à peine tracées, semées d'embûches telles que de profondes ornières, la boue et les flaques d'eau rendant périlleux les déplacements à pied ou à bicyclette (les moyens de locomotion les plus utilisés).
Entre les immeubles en construction, de vastes espaces entièrement arasés créent une atmosphère très particulière dans cette ville. Mais les enfants profitent au maximum des merveilleux terrains d'aventure que constituent les ruines où la végétation reprend le dessus puis plus tard les maisons en chantier. Heureuse époque !



Une tâche colossale

Entre 1950 et 1960, la ville prend petit à petit son aspect moderne, tel que nous le connaissons de nos jours. Plusieurs coopératives de reconstruction aident particuliers, commerçants et entreprises à reconstruire leurs biens immobiliers détruits. Les grandes artères telles que l'avenue de la République et la rue Albert de Mun prennent rapidement leur aspect quasi définitif, et les commerçants regroupés dans le centre commercial provisoire Marceau peuvent s'installer dans de nouveaux locaux modernes. Les bâtiments publics qui n'ont pu être sauvegardés sortent de terre : l'inscription maritime, les bains douches, la caisse d'épargne, la salle de la mutualité (1953), les PTT et la chambre de commerce (1955), le palais de justice, les abattoirs, les nouvelles galeries, l'immeuble EDF, ainsi que l'hôtel de ville dont la fin des travaux est symboliquement au 28 février 1960, soit 17 ans après le terrible bombardement incendiaire qui détruisit 50% de la ville.

Viendra ensuite la création du parc paysager à l'emplacement du grand marais (la soucoupe sera terminée en 1965). Quant à la nouvelle gare, après de nombreuses tergiversations sur son futur emplacement, elle est inaugurée en 1955. De nombreuses maisons particulières ainsi que des immeubles collectifs voient le jour, le plus impressionnant d'entre eux étant le building, près du port, érigé en 1953
Les écoles

La plupart des écoles (à l'exception de Méan et de Penhoët) ont été détruites durant le conflit, aussi là encore la tâche est immense. Des bâtiments provisoires accueillent les jeunes élèves au Plessis (sous les gradins du vélodrome), à côté de l'ancienne école Jean Jaurès, ainsi qu'à Sautron, Kerlédé, Herbins, tout près des cités provisoires. Dès 1950, la première tranche de l'école Jules Ferry, construite avant guerre, et qui n'avait que peu souffert est réouverte.
Suivront en 1951 Jean Jaurès primaire, en 1953, Jean Jaurès maternelle ainsi que Gambetta, en 1955, Carnot. Les écoles Lamartine, Jules Ferry Victor Hugo et Michelet (Kerlédé ) ouvriront en 1958, Pierre et Marie Curie, Waldeck Rousseau en 1959. Ferdinand Buisson ouvrira en 1960, Léon Blum en 1961.

L'école Jean Jaurès, un nouveau bâtiment révolutionnaire au début des années 50.


Les collèges Aristide Briand et Manon Roland ont été détruits complètement durant les bombardements. D'abord repliés à la Baule, on les regroupe dans des baraquements situés rue Jean Macé (près de l'école Pasteur) et rue de Pressencé. La reconstruction de la cité scolaire, regroupant tout l'enseignement secondaire et technique est projetée dès 1948. Les tranches successives voient le jour à partir de 1954 (ateliers du collège technique), 1957 (le collège technique ) et 1959 (le collège lui-même). En ce qui concerne les écoles privées, la première reconstruite sera notre Dame de l'espérance (première pierre en janvier 1951), puis l'école Sainte Anne et l'école Sainte Thérèse (1958) Le collège Saint Louis, partiellement détruit, est rouvert en 1953. L'hôpital, qui était situé juste en face de l'actuelle maternelle Jean Jaurès, a été complètement rasé, est replié à Saint-Gildas-des-Bois. En 1946, l'hôpital provisoire s'installe dans des baraquements à Heinlex, ainsi qu'à Gavy. Le centre hospitalier sera inauguré le 18 février 1960.

Deux ans après Jean Jaurès, l'école Gambetta sort de terre.

Conclusion

A la fin des années 50, la plupart des bâtiments publics sont reconstruits ou en cours de reconstruction. Les réseaux d'adduction et de distribution d'eau ainsi que les égouts ont été améliorés, la voirie est quasiment terminée avec 40 km de voies nouvelles. Un gros effort a été fait dans le domaine de l'éclairage public. Saint-Nazaire est quasiment, pour sa partie du centre ville telle que nous la connaissons aujourd'hui.
 
 
Cet article est issu du "CD ROM du cinquantenaire", réalisé en 2001-2002 par les élèves et les professeurs de l'école, et coordonné en particulier par :
- Jean-Claude Lebeau, maître formateur
- Christine Hauray, conseillère pédagogique
- Michel Mahé, directeur de l'école Jean Jaurès 1



 

jeudi 26 novembre 2015

La guerre : Saint-Nazaire, une ville martyre.



Saint-Nazaire est une ville qui a été douloureusement marquée par les événements de la seconde guerre mondiale.





Le 17 juin 1940, le Lancastria, paquebot anglais rapatriant civils et militaires, est touché par une bombe allemande peu après la sortie du port et coule en quelques minutes. Le nombre de victimes de cette catastrophe se situe entre 3000 et 4000.

Dans la nuit du 18 au 19 juin, le cuirassé Jean Bart, encore en construction, réussit à s'enfuir des chantiers de construction navale quelques heures avant l'arrivée des troupes allemandes.

La base sous-marine que l'occupant allemand édifie à partir de septembre 1940 sera durant tout le conflit la cible privilégiée des bombardiers alliés.

Si la base reste quasiment intacte, il n'en va pas de même pour la ville et les chantiers qui subissent des destructions massives. Quant à la population civile, elle paie un lourd tribut au cours des différents bombardements : 479 morts et 576 blessés entre 1940 et 1943, dont les 140 jeunes apprentis des chantiers navals le 9 novembre 1942. La ville est d'ailleurs évacuée après le bombardement du 28 février 1943: elle est rasée a 80 %.

Le 28 mars 1942, 600 commandos et marins anglais à bord de vedettes rapides encadrant le destroyer Campbeltown attaquent en pleine nuit le port et les défenses de la ville. Leur objectif majeur est de détruire la forme-écluse pouvant accueillir les cuirassés allemands Bismarck et Tirpitz. Malgré de nombreuses pertes en vies humaines, cette opération est un succès : le destroyer encastré sur la porte aval de l'écluse explose, la rendant inutilisable jusqu'à la fin de la guerre. Cette opération baptisée "Chariot" redonne espoir aux populations occupées.



Enfin, à la fin d'août 1944 se forme la "poche de Saint-Nazaire". Les troupes allemandes se retrouvent enfermées dans un périmètre d'une trentaine de kilomètres autour de la ville, les alliés préférant se diriger rapidement vers l'Allemagne. Malheureusement, les populations civiles, prises au piège également, vont subir pendant une longue période rigueur et privations de toutes sortes. Cette situation durera jusqu'au 11 mai 1945, jour où sera signée la reddition allemande à Bouvron.
 

La reconstruction de la ville, presque entièrement détruite, dont la plupart des bâtiments publics n'existent plus, se met en oeuvre après le déminage et le déblaiement du site. La première école à être reconstruite est l'école Jean Jaurès. La municipalité en fait un symbole du renouveau de cette ville martyre. Elle est inaugurée le 26 juin 1952.








Cet article est issu du "CD ROM du cinquantenaire", réalisé en 2001-2002 par les élèves et les professeurs de l'école, et coordonné en particulier par :
- Jean-Claude Lebeau, maître formateur
- Christine Hauray, conseillère pédagogique
- Michel Mahé, directeur de l'école Jean Jaurès 1



mardi 24 novembre 2015

Souvenirs de l' Amicale Laïque

Concierge de l'école Jean Jaurès de 1960 à 1990, Mr Noblet a participé à de nombreuses activités et a vu se dérouler dans l'école maintes festivités. L'amicale laïque Jean Jaurès est créée dès le 14 octobre 1951. Elle se compose d'enseignants (dont M. Gallet qui en est l'un des piliers), de commerçants et d'habitants du quartier. Elle propose de multiples activités :

- La plus importante est l'école de danse, animée par Mme Decaster, et qui propose aux jeunes filles (et à quelques garçons) des cours qui ont lieu dans la salle des fêtes (salle de danse actuelle). Un vestiaire très fourni se crée, qui sera longtemps utilisé, des spectacles de qualité sont proposés en ville (au cinéma Normandie).





.- Une section basket jeunes, animée par Mr Coquard, voit le jour. Très vite, elle s'illustrera sur les terrains nazairiens ou des environs.
- La section cinéma, animée par les instituteurs, puis par Mr Noblet, propose tous les jeudis après-midi des séances pour les enfants (à 20 centimes la séance), et le mercredi soir, une fois par mois une séance pour les adultes devant une salle comble. Avant chaque séance, il faut mettre en place les chaises et les replier à la fin du spectacle afin que les jeunes danseurs et danseuses puissent reprendre possession de la salle. Des conférences sont également organisées de manière régulière.

- La section ping pong voit le jour sous la cantine. Elle s'étoffe progressivement et deviendra le club de tennis de table que l'on connaît aujourd'hui, ayant déménagé au début des années 90 vers la soucoupe.

- Le club des jeunes voit le jour à la fin des années 50, et se constitue avec d'anciens élèves, garçons et filles de l'école, "chaperonnés " par les instituteurs (ce qui rassure les parents). Il est basé sous la cantine. Des après-midi dansants, des sorties au bord de la mer sont organisés.


L'amicale laïque organise ou encadre de nombreuses fêtes :

- La traditionnelle kermesse de fin d'année est l'occasion de faire venir à St Nazaire des artistes de renom de l'époque, tels que Lily Fayol, Mick Micheyl. La venue des 4 Barbus creuse un gouffre financier à l'amicale (le déficit de cette soirée sera heureusement comblé par les spectacles de danse.)

 

- Des bals ont lieu dans la cantine, ou dans la cour de l'école si le temps le permet, avec des orchestres réputés.
- La fête de mardi gras préparée par la maternelle se déroule dans la toute nouvelle salle de la mutualité (ouverte dès 1953), après un défilé dans les rues autour de l'école


 

Quant à la traditionnelle fête des écoles publiques, elle se déroule fin juin chaque année au parc des sports du Plessis et regroupe, après un défilé dans les rues de la cité, toutes les écoles de la ville, pour un spectacle de chants, danses, saynettes, et surtout les fameux mouvements d'ensemble, dirigés d'une main ferme par Mr Lamoine. Les voyages de fin d'année, pour les élèves des classes de fin d'études, sont subventionnés par l'amicale laïque et se déroulent le plus souvent à l'Ile aux Moines.








Cet article est issu du "CD ROM du cinquantenaire", réalisé en 2001-2002 par les élèves et les professeurs de l'école, et coordonné en particulier par :
- Jean-Claude Lebeau, maître formateur
- Christine Hauray, conseillère pédagogique
- Michel Mahé, directeur de l'école Jean Jaurès 1

Souvenirs et témoignages d'élèves



Ces témoignages avaient été recueillis par une classe de CM2 auprès des personnes suivantes, anciens élèves de Jean Jaurès dans les années 50, que nous remercions : M. Goursolle, M. Belleil, M. Moris, Mme Le Junter.
Le matériel

Il n'y avait pas de brosses, le maître essuyait le tableau avec un chiffon.
A l'école Jean Jaurès nous avons eu les premiers tableaux verts de France !
Les élèves utilisaient des trousses à compartiments et non des trousses fourre-tout comme maintenant. Elles contenaient principalement le porte-plume, le crayon de bois, la gomme, la règle et les crayons de couleur.

Il y avait un cahier de français, un cahier de maths et un cahier d'histoire et de morale, mais aussi des livres dans toutes les matières et les cartables étaient très lourd.

Tout le matériel était fourni par l'école
. Les tables étaient à une place et plus grandes qu'aujourd'hui.
On écrivait à la plume " sergent major " et à l'encre violette.
On était habillé en short et en blouse grise, la même pour tous.

  
Les activités de la classe

Il était interdit d'écrire avec un stylo à bille car il était impossible de faire les pleins et les déliés avec cet instrument.
On n'élevait pas d'animaux en classe mais on en ramenait pour les sciences. Moi je rapportais des grenouilles ça faisait rire tout le monde.
En histoire, chaque leçon tenait sur une page de livre. Il fallait apprendre le résumé par cœur puis faire les exercices sur la leçon du jour.
En math, il fallait avant tout apprendre par cœur les tables d'additions et de multiplications.
Les contrôles étaient appelés " compositions ". Il y en avait tous les mois. Elles donnaient lieu à un classement élève par élève.
La morale, c'était en fait surtout une discussion entre l'instituteur et les élèves, mais je n'y faisais pas trop attention.
Les travaux en groupes étaient très rares. Les tables étaient disposées en grandes lignes, mais en U ce n'est pas plus mal, au moins tout le monde se voit(allusion à la classe qui a recueilli le témoignage).
Les classes les plus nombreuses que j'ai vues étaient de 35 élèves. On avait beaucoup plus de devoirs à faire le soir que maintenant : 2-3 leçons à apprendre chaque soir, des choses à recopier, des problèmes à faire.

L'emploi du temps

Les horaires étaient de 9 h 00 à 12 h 00 le matin et de 14 h 00 à 17 h 00 l'après-midi. Il y avait une récréation de 15 à 20 mn à 10 h 15 et à 15 h 15. Les grandes vacances étaient du 14 juillet au premier octobre, les vacances de Noël du 24 décembre au 3 janvier. Il y avait également 15 jours de vacances en février, et 15 jours à Pâques. Les vacances de la Toussaint étaient variables d'une année sur l'autre. Les jours sans école étaient le jeudi et le dimanche.


Texte officiel en vigueur dans les années 50 concernant les horaires d'enseignement



L'emploi du temps de la classe de CM2 de M. Hauyé en 1963
(Collection Classe des Années 50, Ecole Jean Jaurès)


La discipline, les punitions

L'entrée en classe se faisait au coup de sifflet. Il fallait alors tout de suite se mettre en rangs classe par classe. Il fallait se lever lorsque le directeur rentrait dans la classe. Quand il y avait de la triche, les deux élèves avaient zéro. Si un élève faisait des taches ou des " pâtés d'encre ", il avait généralement 100 lignes à copier. On recevait aussi des coups de règle, mais cela n'empêchait pas qu'il y avait des insolents malgré tout. J'aimais et je respectais mes instituteurs, car ils se donnaient à tous les élèves. J'avais des punitions quand j'en méritais, c'est à dire pas beaucoup : environ deux fois par jour. J'ai également eu droit au bonnet d'âne, mais il avait vraiment deux belles oreilles. Les élèves étaient en fait aussi dissipés que maintenant, sauf que c'était plus caché et beaucoup moins voyant. En fait nous avions le droit de chuchoter, mais à condition de ne pas se faire prendre. Lorsqu'on arrivait en retard, l'instituteur nous mettait dans le couloir et quand le directeur y passait, il nous donnait des lignes à copier. Ma mère était directrice d'école, je n'avais donc pas besoin de dire mes notes, elle était déjà au courant quand j'arrivais. Si elles étaient bonnes j'avais un dessert, si elles étaient mauvaises j'avais une paire de baffes. Une fois, un arbre avait été tronçonné dans la cour et il fallait enlever la racine. Ils ont fait tirer tous les élèves sur une corde pour sortir la racine mais la corde a cassé quatre fois et à chaque fois on s'est fait disputer car on ne faisait pas attention au matériel. N'empêche, ils ont fini par faire venir un bull dozer.
Les bêtises

Une consistait à mettre une craie dans l'encrier du voisin. Ça voûtait la plume, ce qui donnait immanquablement de gros pâtés sur la feuille. 100 lignes.
Pour l'hiver nous avions des chaussons en feutre. C'était l'idéal pour les glissades sur le carrelage. Je me suis pris la tête la première dans un arbre la veille du certificat d'études et j'ai perdu la vue pendant 1 h 30. J'ai donc passé le certificat d'étude au lit et de ce fait je ne l'ai donc pas eu !
Les jeux dans la cour

Les jeux que nous pratiquions dans la cour : billes, boulets, saute-moutons, grimper aux arbres (mais c'était interdit), balançoire humaine. Les instituteurs surveillaient la cour en fumant leur cigarette. Certains fumaient même dans les classes. Le seul sport que je me souviens avoir pratiqué à l'école, c'était le basket. Après les vacances j'étais toujours content de reprendre l'école.


La cour de l'école Jean Jaurès dans les années 50.




Cet article est issu du "CD ROM du cinquantenaire", réalisé en 2001-2002 par les élèves et les professeurs de l'école, et coordonné en particulier par :
- Jean-Claude Lebeau, maître formateur
- Christine Hauray, conseillère pédagogique
- Michel Mahé, directeur de l'école Jean Jaurès 1